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Patrice Talon élargit 27 prisonniers politiques : Faure Gnassingbé maintient ses otages dans les geôles de la répression

Au Bénin, le président Patrice Talon a profité de la célébration du 64è anniversaire de la fête nationale pour gracier 27 militants de l’opposition, arrêtés et embastillés suite aux violences électorales de 2019 et 2021. Pendant ce temps, au Togo, la situation reste désespérément figée. Pis encore, la liste des détenus politiques ne cesse de s’allonger.
Depuis plusieurs années déjà, une centaine de militants de l’opposition croupissent en prison pour avoir simplement usé de leur droit de liberté d’opinion. Tous ces opposants arrêtés lors des manifestations populaires de 2017-2018 et condamnées à l’issue de procès expéditifs et iniques sont toujours maintenus en détention dans des conditions inhumaines et dégradantes. Bien que la plupart d’entre eux soient malades, le régime s’est systématiquement opposé à leur libération. Pendant que Faure Gnassingbé joue au grand médiateur de la CEDEAO pour faire libérer les prisonniers au Niger, au Mali, etc. il utilise les prisonniers politiques au Togo comme un moyen chantage pour dissuader les Togolais à descendre dans les rues et à manifester contre son régime. Le message est on ne peut plus clair : « Si jamais vous vous faites arrêter lors des manifestations, vous savez le sort qui vous sera réservé, nous vous offrons gratuitement à la prison ».
On se rappelle, qu’une fois, au parlement, la Cheffe du gouvernement avait agité le spectre de la peur en proclamant avec aplomb que son gouvernement devrait « commencer à faire peur » aux populations. Même si ces propos ont été tenus dans un autre contexte particulier notamment dans le cadre de la vaccination anti-Covid, nous avons tous que cette politique de la peur, de répression, de violence tant physique que psychologique est étendue dans tous les domaines puisque le régime est toujours enclin à museler toute la classe politique contestataire de son pouvoir. De plus, depuis 57 ans, le recours à la force et à la peur est érigé en mode de gouvernance.
C’est fort de cette politique de terreur que trois membres de la famille de l’homme d’affaires Sow Bertin Agba décédé l’année dernière en Afrique du Sud, notamment la veuve Françoise Agba, son frère Cyrille Agba et une troisième personne qui ont été interpellés le 25 juillet 2024 dernier, ont été placés sous mandat de dépôt à la prison de Lomé par le Procureur de la République pour « attentat à la sûreté intérieure de l’Etat et financement du terrorisme ». Ils viennent de s’ajouter à la longue liste des prisonniers politiques au Togo.
Le scénario du kidnapping des membres de la famille d’Agba Bertin n’est pas sans rappeler celui de Jean-Paul Oumolou, enlevé le 4 novembre 2021 à Lomé. Il sera notamment accusé d’incitation à la révolte contre l’autorité de l’Etat, d’outrage envers les représentants de l’autorité publique, de diffusion de fausses nouvelles et d’apologie de crime.
Détenu d’abord au Service central de recherches et d’investigations criminelles (SCRIC), puis à l’ancienne direction de la Gendarmerie nationale, l’état de santé de Jean-Paul Oumolou s’est fortement dégradé. Selon nos informations, il souffrirait de brûlures à la poitrine, de bouffées de chaleur, de maux aux yeux, de manque d’appétit et de douleurs abdominales sévères…sans que cela n’émeuve guère les gouvernants. Il faut rappeler au passage qu’une dizaine de prisonniers politiques sont déjà morts en détention.
Joël D.

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