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Gouvernance au Togo : Mairies, régions, parlement, présidences…UNIR n’aura plus d’excuses

Comment comprendre que dans un pays où tous les leviers de l’appareil d’Etat sont concentrés entre les mains d’un seul parti, on ait autant de mal à sortir un exécutif ? Au-delà de cette anomalie, c’est la gestion même du pays qui constituera une charge pour ceux qui courraient après des élections apaisées, mais dont la transparence est sujette à caution. Car, aucune excuse ne sera brandie à l’heure du bilan. Que ce soient les conseillers municipaux ou régionaux, l’Assemblée nationale ou le sénat, et même les présidences, tout est accaparé par le parti-Etat. Reste à savoir si les résultats justifieront cette boulimie du pouvoir sans partage.

Dans certains pays où règne la vitalité démocratique, des coalitions se forment pour permettre la formation du gouvernement ; parce qu’un seul parti politique arrive difficilement à remporter la majorité des sièges devant lui permettre de gouverner. Et quand, à l’heure du bilan, les promesses ne sont pas tenues, on a vite fait d’accuser la coalition qui n’aurait pas fonctionné, les partis politiques la composant n’arrivant pas à s’entendre sur tout. Ce n’est pas le cas du Togo. Mieux, ici, c’est tout un boulevard qui est ouvert devant le parti présidentiel.

Selon la Commission électorale nationale indépendante (CENI), depuis 2024, le Togo compte désormais 113 députés dont 108 appartenant au parti de Faure Gnassingbé. Et comme pour les législatives, le même parti UNIR a accaparé les postes de conseillers régionaux, avec un score de 137 annoncés sur les 179 à pourvoir. Même la Russie ne fait pas mieux. Sans oublier que parmi ces conseillers hors-Unir, il y en a qui rame dans le sens de ce parti. Et ce n’est pas fini.

Au Togo, le parti au pouvoir a été déclaré vainqueur des élections municipales du 17 juillet 2025, suite aux abstentions massives constatées sur l’ensemble du territoire national. Et d’après les résultats provisoires communiqués lundi 21 juillet 2025 par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Unir s’adjuge 1150 des 1527 sièges en jeu, soit environ 75 % des sièges. La cour suprême a quasiment confirmé avec seulement deux sièges en moins après des recours.

Avec des conseillers municipaux et régionaux acquis à la cause d’UNIR, pas étonnant que, suite aux élections sénatoriales et selon les règles établies par des députés dont le mandat a expiré, mais qui ont joué aux prolongations, le parti UNIR s’octroie 34 sénateurs sur les 41 à élire ; le parti BATIR (2 sénateurs), puis les parties UFC (1 sénateur), CLE (1 sénateur), LTA (1 sénateur) et ADDI (1 sénateur), plus un indépendant. Mais assurément que parmi les 7 sénateurs, des pro-UNIR

existent. Une situation qui fait dire que les sénateurs togolais élus représentent plus de 80% des 41 sièges à pourvoir, toujours selon les résultats officiels de la CENI.

Or, et toujours selon la constitution biaisée et confectionnée par le parti au pouvoir, c’est le chef du parti au pouvoir qui nomme les 20 sénateurs restants. D’où la garantie de la majorité au sein de cette autre institution également. Que reste-t-il donc aux partis critiques de la gouvernance ? Plus rien !

Alors, au travail !

D’aucuns diront « le chien aboie, la caravane « l’écrase » ». Soit ! Mais alors, ceux qui ont accaparé tous les leviers du pouvoir devront retrousser les manches et travailler comme jamais. Parce que les attentes sont nombreuses et rien ne devrait les empêcher de dérouler leurs programmes devant sortir le Togo de son état actuel.

La gestion des communes est loin d’être optimum ; les députés devront adopter des lois qui aident le pays et non le fassent régresser ; ceux qui se sont fait élire et nommer comme sénateurs devront justifier le bien-fondé de cette nouvelle institution. Parce que, pendant que les finances du Togo ne prêtent point au sourire, on a jugé plus urgent de porter à la hausse le nombre de députés (113 contre 91 auparavant) ; de créer 179 postes de conseillers régionaux ; de nommer des gouverneurs de régions ; de créer le poste de président de conseil des ministres en plus de celui existant de président de la République.

Or il se trouve que ces nouvelles créations ont un coût. Combien percevront tout ce beau monde sur un budget permanemment déficitaire ? Comment fera-t-on pour rendre la balance commerciale excédentaire avec de nouvelles dépenses qui ne sont pas des investissements ? Sans compter le gouvernement qui tarde à naître et qui aura aussi un coût.

Les populations ne vivent pas bien. Le SMIG reste l’un des plus misérables dans la région ouest-africaine. Les infrastructures manquent, de même que le personnel dans certains domaines comme la santé et l’éducation. Mais on a opté pour des prodigalités, des dépenses somptuaires et somptueuses. Une chose est certaine, les citoyens ne dormeront plus et veilleront à ce que le pays soit bien gouverné.

Godson K.

 

 

 

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