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Des détenus politiques interpellent le pape Léon XIV sur leur sort

Dans un geste à la fois symbolique et désespéré, un collectif de jeunes détenus politiques à la prison civile de Lomé a adressé une lettre ouverte au Saint Père, le Pape Léon XIV. Leur objectif est d’alerter le Vatican et la communauté internationale sur la situation « dramatique » que vivent de nombreux jeunes togolais engagés pour la justice et la démocratie.

À la tête de cette initiative se trouve René Missodé Koffi, plus connu sous le pseudonyme « A votre avis », un créateur de contenu devenu une figure emblématique des voix dissidentes au Togo. Son état de santé, selon des sources proches de la prison, s’est récemment dégradé. Il a été transféré d’urgence au CHU Tokoin (Cabano) le samedi 10 octobre, avant de réintégrer la prison quatre jours plus tard, le 14 octobre.

Dans leur correspondance au souverain pontife, les jeunes détenus affirment vouloir « toucher la conscience morale du monde ». « Très Saint Père, nous faisons appel à votre compassion et à votre voix morale, qui résonne dans le monde entier. Nous sollicitons votre intercession afin que la paix, le dialogue et le respect de la vie humaine reviennent au cœur de nos institutions », écrivent-ils.

Le collectif dénonce les violences, la peur et la répression qui frappent une grande partie de la jeunesse togolaise « en raison de leurs opinions, de leur engagement ou de leurs rêves d’un avenir meilleur ». Par cette démarche, ils espèrent que le Vatican et l’Église catholique useront de leur influence pour encourager un retour à la paix, au dialogue et au respect des droits humains au Togo. La lettre est signée par René Missodé Koffi, Aziakou Komi Blaise et Amévor Komi Blaise, tous détenus à la prison civile de Lomé.

Arrêté le 27 juin 2025 alors qu’il animait un live sur TikTok dénonçant la répression des manifestations de juin, René Missodé Koffi, alias A votre avis, avait été enlevé et détenu dans un lieu secret avant d’être torturé, selon plusieurs organisations de défense des droits humains. Il a ensuite été présenté à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), puis placé sous mandat de dépôt pour « trouble aggravé à l’ordre public », « atteinte à la sûreté intérieure de l’État » et « incitation à la révolte populaire ».

Depuis, le créateur de contenu est incarcéré à la prison civile de Lomé, où il continue de dénoncer les conditions de détention et le traitement réservé aux prisonniers politiques.

Joël D.

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