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Coup de force constitutionnel : L’opposition et la société civile appellent à une « résistance nationale »

 

Initialement prévu le 27 avril à la plage mais interdit par le ministère de l’Administration territoriale, le meeting de l’opposition et de la société civile s’est finalement tenu hier dimanche à Akassimé, au lendemain de l’instauration controversée de la 5e République. À cette occasion, les organisateurs ont dénoncé ce qu’ils qualifient de « coup de force constitutionnel » perpétré par le régime RPT/UNIR, et lancé un appel à la résistance ainsi qu’à une mobilisation populaire pour défendre la souveraineté nationale et exiger un retour à l’ordre démocratique.

Le 3 mai 2025 restera une date sombre dans l’histoire du pays. C’est ce jour-là que s’est achevé, en deux temps, un processus qualifié d’illégal et d’illégitime par les organisateurs du meeting. Le matin, le président sortant, Faure Gnassingbé, a été investi président du tout nouveau « Conseil », une fonction introduite par la nouvelle Constitution promulguée en mai 2024 — texte dont la légitimité est largement contestée. Selon les protestataires, cette transformation s’est faite en dehors de toute procédure juridique claire, en l’absence de tout mandat électif, et sans l’avis d’aucune haute juridiction compétente.

L’après-midi du même jour, députés et sénateurs se sont réunis en Congrès pour élire un président de la République doté de pouvoirs limités, dans ce que les intervenants au meeting qualifient de « simulacre d’élection ». Pour eux, il s’agit d’un simple habillage institutionnel destiné à légitimer une confiscation du pouvoir par un seul clan.

« Plus aucune autorité au Togo ne peut aujourd’hui se prévaloir d’une légitimité populaire », ont martelé les signataires de la déclaration, parmi lesquels figurent notamment le parti ANC et l’organisation Novation Internationale.

Ils condamnent ce qu’ils perçoivent comme une dérive monarchique du régime, une instrumentalisation des institutions, et un verrouillage systématique de toute alternative démocratique.

Les organisateurs du meeting lancent un appel à la « résistance nationale », invitant l’ensemble des forces démocratiques, syndicats, jeunes, femmes, travailleurs et diaspora togolaise à se mobiliser « de manière résolue » contre ce qu’ils décrivent comme un acte de haute trahison.

« Le Togo ne peut pas continuer à être l’otage d’un système qui nie la justice, la liberté et la souveraineté populaire », se sont-ils indignés.

Pour eux, seule une mobilisation populaire cohérente, massive et soutenue pourra permettre un retour à la démocratie, à des institutions représentatives et responsables, et à une gouvernance respectueuse de la volonté du peuple.

Ils réaffirment leur détermination à poursuivre le combat pour la réhabilitation de la souveraineté populaire et la mise en place d’un nouvel ordre institutionnel issu du suffrage universel.

J.D.

 

 

 

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