Société

Fermeture de points de passage Togo-Ghana : A quelle sauce seront mangés des élèves à la prochaine rentrée scolaire ?

Sans information aucune à l’endroit de la population, les riverains de la frontière entre le Togo et le Ghana se sont retrouvés depuis début juillet 2025 devant des frontières fermées. Que se passe-t-il ? Mais cette fermeture semble artificielle, étant donné que les passages sont toujours fréquentés, mais contre pécule. A croire que le but recherché est de faire payer désormais la traversée. En sera-t-il de même pour les élèves et écoliers qui traverseront chaque jour, dès la rentrée prochaine, ces points de passage pour rallier leurs écoles ?

Segbe, Lankouvi, Apedido, Yokoe Agbekovi, Akpokploe, Ave Maria, Atikoume, Casablanca et ailleurs, les citoyens du Togo dont les affaires ou les demeures sont situées de l’autre côté de la frontière Togo-Ghana souffrent le martyre. Et si rien n’est fait, on se demande ce qui se passera dès la rentre scolaire prochaine.

Il était 18h dépassée quand nous avons traversé le point de passage de Yokoe Agbekovi, accompagné par les lanceurs d’alerte. Des hommes en treillis nous ont arrêtés pour nous signifier que le poste frontière était fermé jusqu’à nouvel ordre. Après leur avoir expliqué que nous allions juste pour rendre visite à un parent, l’un des hommes nous a dit qu’on nous devrions savoir ce qui nous reste à faire avant de poursuivre notre chemin.

En réalité, chaque personne qui traverse est délesté d’une pièce de 100 FCFA, tant à l’aller qu’au retour. Et s’il faut faire un compte fidèle de tous les passants qui vont et viennent chaque jour, à tous les points de passage, on comprend que chaque jour, c’est une cagnotte non négligeable que les hommes en treillis ramassent aux frontières. Reste à savoir les directions que prennent ces fonds.

« Nous avons construit du côté du Ghana, mais avons nos activités au Togo et chaque jour, nous faisons les allers retours entre les deux pays. Mais depuis début juillet, on nous oblige à payer », a constaté un riverain.

Qu’est-ce qui peut justifier cette pratique ? Quand nous avons cherché à en savoir davantage lundi 1er septembre dernier, l’assistant du ministre de la sécurité et de la protection civile nous a fait comprendre que la gendarmerie et les militaires dépendent du ministère des armées et que c’est donc ce ministère qui peut mieux se prononcer sur ce qui engage ces deux corps. Or, il nous revient que le 12 juillet, le ministre de la sécurité et de la protection civile aurait effectué une visite inopinée aux frontières.

La preuve qu’on n’a pas voulu nous répondre sincèrement, un communiqué pondu le lendemain et signé du ministre de la sécurité et de la protection civile reconnaît sa responsabilité dans ces fermetures et argue des raisons de sécurité. Selon le communiqué officiel, cette mesure s’inscrit dans une démarche proactive de sécurisation face aux menaces internes et externes, parmi lesquelles : l’immigration irrégulière, les trafics transfrontaliers illicites (drogues, carburant, armes, ressources naturelles), la traite des êtres humains et le transport de migrants en situation irrégulière, le vol de véhicules et de motos destinés à des activités criminelles.

Dans nos recherches, il est apparu que malgré ce qu’il faut appeler du zèle de la part des garde-frontières dans l’application de cette mesure somme toute bizarre, aucune information vérifiable ne permettant d’adouber le communiqué, des files de motos et tricycles chargés de produits comme le carburant, les médicaments et autres produits que les autorités interdisent, continuent de franchir les frontières sans difficulté. Preuve s’il en est encore besoin, que ces trafics bénéficient du soutien et de la protection des forces de l’ordre. A quoi répondrait alors cette fermeture qui pénalise les piétons et riverains ?

Mais la situation risque de connaître une autre tournure à la rentrée scolaire qui arrive. En effet, des écoles situées côté du Togo sont fréquentées par des élèves dont la plupart viennent du Ghana et donc traversent les frontières au quotidien. Si vraiment l’avenir de la jeunesse togolaise tient à cœur aux autorités, une solution devra être trouvée au plus vite pour résoudre cette équation.

Nous avons appris que les motos ne peuvent traverser qu’au niveau de Akpokploe ; or, ce poste frontière est assez distant d’autres alors que jusqu’aux dernières vacances, les élèves mettaient juste quelques minutes pour rallier leurs écoles respectives. Franchir les postes frontières contre de l’argent ou parcourir des kilomètres pour le faire sans débourser, ressemblerait à un piège tendu aux parents et autres passants. Vivement que les autorités prennent la mesure de la situation et fassent le geste d’apaisement qui convient ; le Togo n’est quand même pas en état d’alerte sur le plan sécuritaire, du moins dans la capitale.

Godson K.

 

 

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