
Dans une note adressée aux médias, le prisonnier politique Abevi Abdoul Razak, incarcéré depuis décembre 2019 à la prison civile de Lomé, accusé d’avoir participé aux manifestations de novembre 2019, clame son innocence et réclame justice et vérité…
À l’attention des médias nationaux et internationaux
Objet : Appel à la justice et à la vérité – Déclaration d’un détenu innocent
Je me nomme ABEVI Abdoul Razak, citoyen togolais et employé au Lomé Container Terminal (LCT). Je vous écris depuis ma cellule à la prison civile de Lomé, où je suis détenu injustement depuis décembre 2019 jusqu’à ce jour, en 2025.
Je souhaite porter à votre connaissance les faits suivants : je suis accusé à tort d’avoir participé aux manifestations des 22 et 23 novembre 2019. Or, durant ces deux journées, j’étais présent sur mon lieu de travail, comme le prouvent plusieurs éléments que j’ai transmis au juge chargé de mon dossier :
– Une fiche de rotation de mon service au LCT, attestant de mes horaires de travail.
– Les caméras de surveillance du port (LCT), qui peuvent confirmer ma présence.
– Mes empreintes digitales, ma signature d’arrivée et de sortie, ainsi que les badges enregistrés.
– Les machines que je conduis, dont les journaux d’activité peuvent également témoigner.
Malgré ces preuves concrètes et vérifiables, je reste privé de liberté, sans justification légitime. J’ai placé ma confiance dans les institutions judiciaires de mon pays, mais cette confiance est aujourd’hui profondément ébranlée.
Face à cette injustice persistante, j’ai pris la décision d’entamer une grève de la faim, en signe de protestation pacifique. Mon corps est désormais mon seul moyen d’expression. Je réclame justice, dignité et reconnaissance de mon innocence.
Je lance un appel aux organisations de défense des droits humains, aux journalistes, aux médias indépendants, et à toute voix libre : aidez-moi à faire entendre la vérité. Mon cas n’est pas isolé. Il reflète un système qui, parfois, oublie que derrière chaque dossier, il y a une vie, une famille, un être humain.
Je suis également confronté à des problèmes de santé graves. Une aiguille de sérum cassée dans mes veines lors d’un traitement en détention n’a jamais été retirée, et ma condition physique se dégrade de jour en jour.
Je vous remercie de relayer mon histoire — non pas pour moi seul, mais pour tous ceux qui, comme moi, attendent que la lumière de la justice perce enfin l’obscurité de l’oubli.
ABEVI Abdoul Razak
Employé au Lomé Container Terminal (LCT)
Détenu à la prison civile de Lomé




